Sur le tapis rouge de Deauvile… #2

[Deauville, jour 1] : du noir et blanc hypnotique de Bad city aux couleurs éclatantes de la Provence française.

« Ce premier jour de compétition à Deauville fut une mosaïque acérée de contraste entre le blanc cru, le noir poisseux de ce premier film iranien sur le sang… vampirisé par la drogue et les liens familiaux ; en passant aux éclats artificiels, verts, rouges, la surexposition creuse d’une assiette française de carte postale… jusqu’aux étoiles qui finiront par trinquer leurs halos.

La journée commença avec un tendre sourire, sans canines aiguisées, d’Ana Lily Amirpour pour dire que la séance était presque trop tôt pour parler de vampires, thème central de son film « A girl walks home alone at night ».
Les acteurs principaux, l’hypnotique Sheila Vand et l’attachant Arash Marandi accompagnés donc de leur très prometteuse réalisatrice étaient présents dans la salle pour nous présenter cette première diffusion hors des EU.

Suite à cette projection de jus anthracite, notre déjeuner s’est conclu au Normandy mêlés aux membres du jury, tels que Jean-Pierre Jeunet, Claude Lelouch, Marie-Claude Pietragalla… dans une ambiance hilare et bruyante en présence d’un Laurent Gerrat très client des blagues de Vincent Lindon. C’est un festival américain en France.

De retour au pas de course au Centre International de Deauville pour la projection de 14h30, nous avons manqué de nous faire renverser par une Madame Doudtfire en trottinette, peu pressée de ranger son costume de comédienne pour la dernière fois .

Arrivés devant le tapis rouge, une foule interminable se dressait devant nous pour « A most wanted man » d’Anton Corbijn. Un film très attendu par les fans voulant rendre un dernier hommage à Philip Seymour Hoffman, et sûrement quelques fans de Depeche Mode qui ont toujours apprécié l’iconographie du réalisateur dans leurs clips.

« A most wanted man » est tiré d’un roman de John le Carré relatant les actions des services secrets allemands et américains contre les cellules terroristes dix ans après l’attentat du 11 septembre 2001. Anton Corbijn est resté fidèle au roman en insistant toutefois sur la banalité et le quotidien du métier d’agent secret. Un anti-James Bond dira-t-il plus tard. Lors de la conférence de presse il a longuement développé son travail sur le son à plusieurs niveaux, avec plusieurs prises simultanées pour épaissir l’atmosphère de chaque scène notamment pour le final du film. On reconnait ici la sensibilité de l’homme de clip qu’il fut. Le réalisateur aborde bien évidemment l’aspect politique de son long-métrage. Il nous décrit le monde post 09/11 avec une forte volonté de sortir de la polarisation d’un axe du Bien contre un axe du Mal comme l’avait prôné un ancien président américain. Son œuvre est une exploration des nuances, chez un même homme, entre ce qui fait de lui un coupable et une victime.

Entre deux projections nous avons quand même pris le temps de sortir pour nous aérer au bord de l’eau. Avançant sur les planches, sous un ciel gris parsemé de tâches bleues, puis sur cette longue plage comment ne pas penser à Claude Lelouch, membre du jury cette année, et à une Ford Mustang…

Retour au CID pour la grande séance rituelle du premier samedi soir de Deauville où toutes les personnalités sont conviées. Nous avons partagé le tapis rouge avec l’équipe du film « Les Recettes du Bonheur » de Lasse Hallströme, avec notamment Helen Mirren, mais sont présents également Alexandra Lamy, Frederic Beigbeder, Michael Hazanavicius, Béatrice Béjot, entre autres, ainsi que l’équipe du petit journal de canal représenté par Maxime qui avait comme pari de partager le tapis rouge avec Charlotte Le Bon.
Le choix cette année s’est donc porté sur une grosse production Dreamworks, Steven Spielberg et Oprah Winfrey comme exécutive producteurs, formater pour être un blockbuster mondial. Ces recettes du bonheur ressemblent plutôt à un marketing du bonheur.
Au cœur d’une province française fantasmée et pour tout dire plus que caricaturale, deux cuisines, deux restaurants, deux cultures vont s’affronter. La gastronomie française face à la gastronomie indienne. Les clichés y sont très copieux. En 2014, nous autres français, roulons en DS, passons nos appels avec téléphones à cadran circulaire, Edith Piaf et Aznavour en boucle à la radio, et où le guide Michelin est l’alpha et l’oméga de la création culinaire de notre pays, véritable académie des Oscar… Beaucoup de rires dans la salle à des moments qui n’étaient clairement pas souhaités par les auteurs du film, tellement le décalage est surprenant.
Néanmoins ce film nous semble imparable pour plaire au US, à l’Inde, et au monde entier, quant au succès en France ça reste à voir… dés mercredi. D’ailleurs si l’on fait abstraction de ces risibles incohérences, le ministère du tourisme pourrait le labelliser vu l’attraction -irrésistible- qu’il pourra susciter suite à ce conte de fée.
Côté casting, les deux acteurs indiens (Om Puri et Manish Dayal) portent le film dans leur relation filiale, drôle et émouvante.

Enfin, pour finir l’après-minuit, ce fut les moments de la Villa Cartier, lieu incontournable à double titre. A la fois il est le seul vraiment festif de la nuit deauvilloise. Mais à la fois, il est unique dans les lunes festivalières françaises. Situé au milieu du quatuor, le Normandy, le CID, le Casino, le Royal, cette demeure en briques rouge, avec ses grandes portes ouvertes sur une terrasse, donnant sur un jardin berce de notes humides la nuitée océane. Trois open bars fort raffinés pour ces larges party poussent plus facilement à parler avec des membres du jury, et acteurs, actrices sans aucun ridicule carré vip, toute la retenue et la simplicité de cette ville y règne.

On y entre sans invitation, sans carton mais toujours avec panache. » JFA

Vous pouvez découvrir des photos du tapis rouge de Deauville à la vidéothèque jusqu’au 10 octobre 2014. Venez nombreux !


Elles sont à la vidéothèque !

Depuis quelques années, les séries télévisées battent des records d’audience. Ayant  considérablement gagné en qualité, elles sont devenues un phénomène culturel, un genre majeur, au point que l’on parle de sériephilie.
Séries de quelques épisodes sur 3-4 saisons, séries longues (24 épisodes sur 8-10 saisons), mini-séries, séries policières, fantastiques, médicales, etc., le genre se multiplie et s’adapte à tous.

La vidéothèque s’est intéressée à ce phénomène et vous propose quelques séries cultes : Game of thrones, True detective, Hannibal, House of cards, les Revenants, Breaking bad, Rome, les Borgia, Homeland, Sherlock, Borgen et Boardwalk Empire.

Ce n’est qu’un début, d’autres séries seront achetées en cours d’année : n’hésitez pas à nous faire des propositions !

N’oubliez pas !! Vous pouvez prolonger la durée de prêt des vidéos d’une semaine !

Sur le tapis rouge de Deauvile… #1

[Deauville] cérémonie d’ouverture du 40ème festival de Deauville… et le sourire de Jessica déchira la brume fantomatique…

« Il y a un calme à Deauville. Ce festival est atypique par son rythme, sans hystérie, bercé par la côte. Ses 40 ans en tout cas lui donne une sérénité. Le très large tapis rouge vers l’océan où connus et inconnus se côtoient, malgré quelques lointains commentaires, traverse un silence. Mais ce calme est hanté.

Lionel Chouchan, co-fondateur du Festival, dans son discours introductif rendit un hommage fort sensible et au bord des larmes à André Halimi qui a créé et porté avec lui pendant presque 40 ans ce Festival. Deauville est en deuil… « Tu n’es pas parti…tu n’es pas décédé…tu t’es simplement envolé…  » Ces paroles sont si fébriles d’émotion et de sincérité que l’on en est emporté à travers les paillettes par la violence crue de cet homme seul sur scène avec sa peine. Mais sans emphase, juste une élégance, simple, un calme, hanté.
Puis, ce fut le double hommage à Lauren Bacall et Robin Williams. Ce qui nous a permis de revoir Bogart siffler. Mme Bacall était venue lors de la 25ème édition aux côtés de Robin Williams, ils nous ont quittés respectivement le 11 et le 12 août dernier. Le souvenir, en 88, de Good Morning Vietnam parcourt la salle , les éclats de cette conférence de presse spectaculaire sont partagés encore de sourires. Cette évocation se termina par une poignante standing ovation de toute la salle en mémoire de l’insurrection du Cercle des Poètes disparus.

Le jury entra sur scène, il est à noter, comme le soulignait Costa Gavras, que les caractères et les personnalités sont particulièrement forts cette année, Lescure, Lelouch, Lindon, Jeunet, Pietra Galla ; cela promet des débats tranchés et argumentés. La sélection officielle est passionnante et plutôt risquée, au-delà des très attendus Gregg Araki, Ferrara et Corbijn.
Cette cérémonie d’ouverture avant la projection du dernier Woody Allen, Magic in the moonlight, se termina par un hommage à Jessica Chastain, traversant la salle toute de rose vêtue au milieu de ces nuances de blanc et de noir. Robin Williams fut à nouveau évoqué, comme un passage de témoin, ainsi Pierre Lescure nous apprit qu’il avait soutenu et sponsorisé financièrement les études de théâtre de Jessica Chastain. Symbole de flamme qui se perpétue au travers de ces deux hommages. Et sur scène au milieu de ses remerciements, elle trébucha nonchalamment sur les prononciations des noms français du maire, des organisateurs, et se mît à rire, sonore comme de la joaillerie, et chacun résonna. Dans cette ville d’océan et de casino donc d’incertitude, parfois fantomatique sous le brouillard, où la mort sur l’écran ce soir étincelle de sa présence, son sourire fut une magie.

La magie dans le clair-obscur de la lune, le Woody Allen pouvait commencer. »
JFA

Vous pouvez découvrir des photos du tapis rouge de Deauville à la vidéothèque jusqu’au 10 octobre 2014. Venez nombreux !

 

[ DEAUVILLE] CÉRÉMONIE D’OUVERTURE DU 40IEME FESTIVAL DE DEAUVILLE …ET LE SOURIRE DE JESSICA DÉCHIRA LA BRUME FANTOMATIQUE

 

Il y a un calme à Deauville. Ce festival est atypique par son rythme, sans hystérie, bercé par la côte. Ses 40 ans en tout cas lui donne une sérénité. Le très large tapis rouge vers l’océan où connus et inconnus se côtoient, malgré quelques lointains commentaires, traverse un silence. Mais ce calme est hanté.

 

Lionel Chouchan, co-fondateur du Festival, dans son discours introductif rendit un hommage fort sensible et au bord des larmes à André Halimi qui a créé et porté avec lui pendant presque 40 ans ce Festival. Deauville est en deuil… »Tu n’es pas parti…tu n’es pas décédé…tu t’es simplement envolé… » Ces paroles sont si fébriles d’émotion et de sincérité que l’on en est emporté à travers les paillettes par la violence crue de cet homme seul sur scène avec sa peine. Mais sans emphase, juste une élégance, simple, un calme, hanté.

Puis, ce fut le double hommage à Lauren Bacall et Robin Williams. Ce qui nous a permis de revoir Bogart siffler. Mme Bacall était venue lors de la 25ieme édition aux côtés de Robin Williams, ils nous ont quitté respectivement le 11 et le 12 août dernier. Le souvenir, en 88, de Good Morning Vietnam parcours la salle , les éclats de cette conférence de presse spectaculaire sont partagés encore de sourires. Cette évocation se termina par une poignante standing ovation de toute la salle en mémoire de l’insurrection du Cercle des Poètes disparus.

Le jury entra sur scène, il est à noter, comme le soulinait Costa Gavras, que les caractères et les personnalités sont particulièrement forts cette année, Lescure, Lelouch, Lindon, JP Jeunet, Pietra Galla ; cela promet des débats tranchés et argumentés. La sélection officielle est passionnante et plutôt risquée, au-delà des très attendus Gregg Araki, Ferrara et Corbijn.
Cette cérémonie d’ouverture avant la projection du dernier Woody Allen, Magic in the moonlight (lire notre critique ici), se termina par un hommage à Jessica Chastain, traversant la salle toute de rose vêtue au milieu de ces nuances de blanc et de noir. Robin Williams fut à nouveau évoqué, comme un passage de témoin, ainsi Pierre Lescure nous apprit qu’il avait soutenu et sponsorisé financièrement les études de théâtre de Jessica Chastain. Symbole de flamme qui se perpétue au travers de ces deux hommages. Et sur scène au milieu de ses remerciements, elle trébucha nonchalamment sur les prononciations des noms français du maire, des organisateurs, et se mît à rire, sonore comme de la joaillerie, et chacun résonna. Dans cette ville d’océan et de casino donc d’incertitude, parfois fantomatique sous le brouillard, où la mort sur l’écran ce soir étincelle de sa présence, son sourire fut une magie.


La magie dans le clair-obscur de la lune, le Woody Allen pouvait commencer.

 

 

JFA

[ DEAUVILLE] CÉRÉMONIE D’OUVERTURE DU 40IEME FESTIVAL DE DEAUVILLE …ET LE SOURIRE DE JESSICA DÉCHIRA LA BRUME FANTOMATIQUE

Il y a un calme à Deauville. Ce festival est atypique par son rythme, sans hystérie, bercé par la côte. Ses 40 ans en tout cas lui donne une sérénité. Le très large tapis rouge vers l’océan où connus et inconnus se côtoient, malgré quelques lointains commentaires, traverse un silence. Mais ce calme est hanté.

Lionel Chouchan, co-fondateur du Festival, dans son discours introductif rendit un hommage fort sensible et au bord des larmes à André Halimi qui a créé et porté avec lui pendant presque 40 ans ce Festival. Deauville est en deuil… »Tu n’es pas parti…tu n’es pas décédé…tu t’es simplement envolé… » Ces paroles sont si fébriles d’émotion et de sincérité que l’on en est emporté à travers les paillettes par la violence crue de cet homme seul sur scène avec sa peine. Mais sans emphase, juste une élégance, simple, un calme, hanté.
Puis, ce fut le double hommage à Lauren Bacall et Robin Williams. Ce qui nous a permis de revoir Bogart siffler. Mme Bacall était venue lors de la 25ieme édition aux côtés de Robin Williams, ils nous ont quitté respectivement le 11 et le 12 août dernier. Le souvenir, en 88, de Good Morning Vietnam parcours la salle , les éclats de cette conférence de presse spectaculaire sont partagés encore de sourires. Cette évocation se termina par une poignante standing ovation de toute la salle en mémoire de l’insurrection du Cercle des Poètes disparus.

Le jury entra sur scène, il est à noter, comme le soulinait Costa Gavras, que les caractères et les personnalités sont particulièrement forts cette année, Lescure, Lelouch, Lindon, JP Jeunet, Pietra Galla ; cela promet des débats tranchés et argumentés. La sélection officielle est passionnante et plutôt risquée, au-delà des très attendus Gregg Araki, Ferrara et Corbijn.
Cette cérémonie d’ouverture avant la projection du dernier Woody Allen, Magic in the moonlight (lire notre critique ici), se termina par un hommage à Jessica Chastain, traversant la salle toute de rose vêtue au milieu de ces nuances de blanc et de noir. Robin Williams fut à nouveau évoqué, comme un passage de témoin, ainsi Pierre Lescure nous apprit qu’il avait soutenu et sponsorisé financièrement les études de théâtre de Jessica Chastain. Symbole de flamme qui se perpétue au travers de ces deux hommages. Et sur scène au milieu de ses remerciements, elle trébucha nonchalamment sur les prononciations des noms français du maire, des organisateurs, et se mît à rire, sonore comme de la joaillerie, et chacun résonna. Dans cette ville d’océan et de casino donc d’incertitude, parfois fantomatique sous le brouillard, où la mort sur l’écran ce soir étincelle de sa présence, son sourire fut une magie.

La magie dans le clair-obscur de la lune, le Woody Allen pouvait commencer.

JFA

La petite lumière d’Antonio Moresco

Le jury du prix Médicis a dévoilé vendredi 12 septembre dernier sa première sélection de 13 romans français et 15 romans étrangers.
Parmi les auteurs retenus dans la catégorie romans étrangers, figure Antonio Moresco pour son ouvrage La petite lumière (Verdier) qui a été traduit de l’italien par Laurent Lombard, maître de conférences en littérature italienne à l’Université d’Avignon et traducteur des œuvres de d’Hugo Pratt.

La petite lumière d’Antonio Moresco sera très bientôt disponible à la bibliothèque. Pour ceux qui ne peuvent pas attendre, vous pourrez rencontrer Antonio Moresco et Laurent Lombard le lundi 29 septembre à 17h30 à l’Université !

Venez nombreux !

Ouvrages fondamentaux

Depuis ce lundi 15 septembre et jusqu’au vendredi 10 octobre 2014, vous pouvez découvrir sur les rayonnages situés près de l’entrée de la bibliothèque, une exposition d’ouvrages fondamentaux à destination des étudiants de licence. Sélectionnés dans tous les domaines du savoir, ces ouvrages sont incontournables et indispensables pour la construction des connaissances.
A consulter sur place uniquement pendant la durée de l’exposition !