Un homme a de l’esprit quand il manifeste une certaine indépendance à l’égard de l’attente commune. Il produit une surprise; et une surprise qui le fait paraître sur le moment plus libre, plus rapide, plus perspicace que ses semblables. Ils demeurent étonnés et un peu scandalisés, comme le seraient une bande de quadrupèdes d’avoir vu s’envoler d’entre eux, et au-dessus des murs qu’ils croient les enfermer, l’un d’eux, qui était secrètement ailé.
Paul Valéry,
Mauvaises pensées et autres
in Œuvres. ΙΙ ; édition établie et annotée par Jean Hytier.
Éd. Gallimard – Bibliothèque de la Pléiade : DL 1960