Aménagement des espaces

Les bibliothèques sont en pleine mutation : le développement des TIC, les nouvelles habitudes et pratiques des usagers nécessitent de restructurer des espaces devenus obsolètes et de repenser les services offerts aux publics.
Certains espaces de la bibliothèque universitaire d’Avignon ont été réaménagés ces dernières années, mais de façon ponctuelle. Il devenait donc nécessaire de les repenser profondément, en y intégrant une certaine polyvalence et en envisageant toutes les pratiques, aussi bien l’usage studieux que celui de la détente.

Avec pour maître mot flexibilité, un nouvel espace baptisé Images et actualités, regroupant les collections de DVD, BD et la presse d’actualité, a ainsi été créé, en juillet 2016, dans la bibliothèque Maurice Agulhon.
Convivial, fonctionnel, confortable, cet espace permet tout à la fois la détente et le travail individuel.

N’hésitez pas à nous faire part de vos remarques !

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BD : les séries « cultes » entrent à la BU !

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Bien installé désormais dans les collections de la Bibliothèque universitaire Maurice Agulhon, le fonds de bandes dessinées fait aujourd’hui la place à trois séries cultes qui ont marqué la jeunesse de plusieurs générations de bédéphiles : Tintin, Gaston Lagaffe et Astérix. Rappelons que nos héros totalisent à eux seuls l’âge canonique de 202 ans, la date de leur première apparition publique remontant à 1929 pour le premier, 1957 pour le deuxième et 1959 pour le troisième.

Si les aventures d’Hergé et Franquin sont aujourd’hui terminées – avec respectivement 24 et 19 albums pour les sagas complètes – le petit Gaulois imaginé par Uderzo et Goscinny continue d’effrayer les Romains sous la plume et le crayon de Jean-Yves Ferri et Didier Conrad. Le dernier album paru, Le Papyrus de César,  est bien entendu disponible à la BU (cote : BD GOS Ast-36).

L’entrée de ces trois séries incontournables de la bande dessinée « classique » dans les collections de la BU est une juste marque de reconnaissance, eu égard à leur apport à la renommée et à l’histoire du 9ème art. Elles seront bientôt rejointes par d’autres héros incontournables tels que Blake et Mortimer d’Edgar P. Jacobs, dont les aventures ont été reprises à partir du 13ème album par des auteurs de talents (Jean Van Hamme, André Juillard ou Ted Benoit).

Alors n’hésitez plus, venez sans tarder découvrir ou redécouvrir vos héros préférés à la BU Maurice Agulhon !

43ème Festival international de la bande dessinée – Angoulême 2016

VisuelAfficheOtomo2016La 43ème édition du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, qui se déroulait cette année du 28 au 31 janvier, aura décidément eu bien du mal à exister en dehors des polémiques suscitées autour de la remise des récompenses annuelles. Premier acte : suite à l’annonce de la liste des candidats en lice pour le Grand Prix, une partie de la profession crie à l’injustice en découvrant l’absence de femmes parmi les sélectionnés. Sous la pression, les organisateurs proposent alors de rajouter les noms de 6 auteur-e-s, mais celles-ci s’empressent de refuser. Le mal est fait. Acte second, moins médiatisé mais tout aussi « dramatique » pour une institution qui en ressort aujourd’hui fragilisée : une fausse remise des prix, orchestrée par l’animateur Richard Gaitet, qui a avoué a posteriori avoir cru faire de l’humour en énumérant pendant près de dix minutes les noms de vrais-faux lauréats, consternés d’apprendre dans la foulée que leur victoire n’était en réalité qu’un canular et voyant les vrais prix décernés à d’auteurs auteurs ou maisons d’édition. Douche froide et incompréhension donc pour clôturer un événement qui avait tout aussi mal commencé. Tout cela concourt à faire dire aux spécialistes du 9ème art qu’une réforme des prix est aujourd’hui nécessaire pour redonner à ce grand rendez-vous de la BD toute sa crédibilité.
Pour refermer la parenthèse et revenir à l’essentiel – l’attrait de la bande dessinée et le succès qu’elle rencontre auprès du public – gageons que vous aurez plaisir à retrouver à la BU certains des titres ou auteurs couronnés lors de cette 43ème édition : Hermann, Grand Prix 2016, à l’esthétique réaliste et puissante (Afrika, cote : BD HER) ; Cher pays de notre enfance d’Etienne Davodeau et Benoît Collombat, Prix du public Cultura (BD DAV) ; Une étoile tranquille de Pietro Scarnera, Prix Révélation, un roman graphique touchant sur Primo Levi (bientôt disponible). Alors bonne lecture !

Angoulême 2015

Le Festival d’Angoulême s’est achevé dimanche 1er février, avec cette année encore un palmarès haut en couleurs. Bousculée par l’actualité tragique de ce début d’année, cette 42ème édition restera marquée par l’attribution à Charlie Hebdo d’un Grand Prix spécial – baptisé pour l’occasion « Prix de la liberté d’expression » – reçu au nom du journal par les dessinateurs Blutch et Gwen de Bonneval. Très attendu des amateurs de bande dessinée, le Fauve d’or, qui récompense le meilleur album de l’année, a été décerné au premier tome de la trilogie autobiographique du dessinateur Riad Sattouf, L’arabe du futur (bientôt disponible à la BU !). Cet album très fort, dans lequel l’auteur évoque son enfance entre France et Syrie, a connu un immense succès auprès du public dès sa sortie en juin 2014 puisqu’il a été vendu depuis à plus de 200000 exemplaires. A noter que Riad Sattouf avait déjà reçu le Prix du meilleur album à Angoulême en 2010, une façon de consacrer son talent dans le milieu du 9ème art. En ce qui concerne le reste de la sélection officielle, on pourra notamment relever le Prix de la série attribué à Last man, une belle réussite de manga « à la française ». Enfin, le Grand Prix – distinction la plus remarquée du Festival – a été décerné cette année pour la première fois à un dessinateur japonais, Katsuhiro Otomo, auteur entre autres du célèbre manga Akira. Une bonne nouvelle : vous retrouverez prochainement une partie de la sélection officielle d’Angoulême dans votre espace BD à la bibliothèque !

Bécassine et autres personnages de BD

Ce 2 février 2015, Bécassine célèbre son 110ème anniversaire.  Créée par le peintre Émile-Joseph-Porphyre Pinchon, la petite bretonne au parapluie rouge est la doyenne des héros de bande dessinée. Elle est née, en effet, trois ans avant les Pieds nickelés et 24 ans avant Tintin. « Montée » à Paris pour se mettre au service de la marquise de Grand-Air, Bécassine a traversé deux guerres, a exercé mille métiers et fait le tour du monde.

Cet anniversaire est l’occasion de vous rappeler que vous pouvez trouver à la bibliothèque un large choix de bandes dessinées en libre accès : les Corto Maltese, Blast, le Combat ordinaire, Pablo, Il était une fois en France et plein d’autres encore.
N’hésitez pas à les emprunter !

À l'occasion de l'anniversaire de Bécassine, Google a créé un doodle spécial.

Polars en cases

Nombre d’auteurs de BD l’ont compris : le polar est un genre qui se prête particulièrement à la mise en cases. Ce mois-ci, venez donc découvrir la bande dessinée policière au sein de l’espace BD de votre bibliothèque grâce à une sélection d’albums « noirs » : Berceuse assassine, Blacksad, Jazz Maynard, La Pieuvre, Millenium, Shutter Island (adapté du roman de Dennis Lehane)…
Mais aussi Tyler Cross (BD NUR). Cet album a été coréalisé par deux auteurs talentueux : Fabien Nury au scénario, connu entre autres pour les séries Il était une fois en France et WEST (BD NUR et BD ROS) ; et Brüno au dessin, qui a notamment signé Nemo (BD BRU), très belle (et libre) adaptation du roman de Jules Verne Vingt mille lieues sous les mers. Tyler Cross est un malfaiteur doué, sans foi ni loi. Un parrain de la mafia italienne fait appel à lui pour subtiliser un chargement de drogue, mais le plan de départ ne se déroule pas comme prévu. Tyler Cross se retrouve donc en possession de cette marchandise devenue encombrante, dont il doit se débarrasser à tout prix. Basé sur un scénario efficace et percutant qui ne laisse pas retomber la tension au fil des planches, cet album se déroule comme la bobine d’un film noir. La mise en couleurs des cases – la couverture en est à elle seule un bel exemple – renforce d’ailleurs cette sensation en jouant sur les codes du genre. Bref, un moment de lecture palpitant !

Venez emprunter des BD à la BU !

Le saviez-vous ? Depuis novembre 2012, la Bibliothèque centrale vous propose près de 1000 bandes dessinées et ouvrages théoriques sur le 9è art en libre accès. Situé au 2ème niveau de la bibliothèque (suivre la signalétique depuis l’accueil), ce fonds vous permettra de découvrir ou redécouvrir des séries comme Corto Maltese, la Quête de l’oiseau du temps, l’Incal, le Chat du rabbin, Il était une fois en France… ; des one-shots qui ont retenu l’attention des critiques ou du public (Le bleu est une couleur chaude, Là où vont nos pères, Les ignorants…) ; mais aussi des mangas et des romans graphiques. Les collections, enrichies régulièrement par des nouveautés, ont désormais trouvé leur place à la bibliothèque universitaire.
Que vous soyez étudiant, enseignant, personnel de l’Université ou lecteur extérieur, venez prendre le temps de découvrir ce fonds et pourquoi pas vous installer pour quelques minutes dans un espace dédié à la lecture loisir. Vous pouvez également emprunter à domicile 2 bandes dessinées pour 7 jours, si vous souhaitez les lire à un autre moment. Alors n’hésitez plus, venez découvrir, lire et emprunter des BD à la BU !

Un printemps à Tchernobyl

Coup de coeur cette semaine pour l’album d’Emmanuel Lepage, « Un printemps à Tchernobyl » (BD LEP). Cet album, paru en 2012, n’est pas une fiction mais un reportage en dessin, un documentaire sur les gens et les lieux de la catastrophe vingt ans après. Emmanuel Lepage, membre du collectif Dessin’Acteurs qui réunit des dessinateurs engagés, raconte ainsi le voyage qu’il a effectué à Tchernobyl au printemps 2008 en compagnie d’un autre dessinateur et d’un couple d’artistes.
La question qu’il se pose à son arrivée tourne autour du bien fondé, de la validité de son témoignage : « J’y suis. Au coeur des ténèbres. Qu’est-ce que je fous là ? ». Mais bientôt, rattrapé par la force vitale des habitants restés ou revenus aux abords de la zone contaminée et par la beauté des lieux, il va chercher à comprendre ce qui fait la particularité de cet endroit : « Je m’interroge sur la vérité des choses… plongé dans un monde dangereux qui se cache, qui triche, qui ment… je veux trouver des signes tangibles… qui disent la tragédie…. que je puisse montrer… une preuve. Rien, rien, rien. » Car ce que découvre sur place Emmanuel Lepage et à travers toutes les précautions à prendre au quotidien pour manger, boire, se déplacer, ce sont certes des gens fatigués, malades, physiquement marqués ; des habitations détruites, des lieux laissés à l’abandon, pillés ; des signes de la dangerosité des lieux. Mais aussi des paysages magnifiques en ce début de printemps, et une certaine joie de vivre chez les habitants, les enfants qui sont nés après la catastrophe. C’est pourquoi Emmanuel Lepage avoue à la fin de son périple : « Ce n’est pas la mort que je suis venu toucher… mais ce qui me fait peur, ce qui se dérobe à mon regard… l’inconnu… le mystère… et c’est la vie qui m’a surpris. »
Graphiquement, l’album est particulièrement réussi. Les planches aux teintes sombres, sublimes, alternent avec des dessins de couleurs (aquarelles et pastels), mélange qui renforce le sentiment selon lequel les lieux de désolation côtoient ceux où la vie reprend le dessus.    
Enfin, cet album méritait un coup de projecteur alors que la bibliothèque fête actuellement la poésie, autour de la thématique de la terre. L’élément-terre est en effet présent tout au long de l’album. Et ici, c’est d’une terre souillée, contaminée, fuie par les hommes et néanmoins belle dont il est question. Voici d’ailleurs, en guise de conclusion, ce que dit Emmanuel Lepage à propos de Tchernobyl : « La zone. Une terre sans les hommes… et qui s’en passe. Une terre, en ces jours de printemps, éclatante de beauté, qui pourrait même avoir un air de paradis. Une terre d’où les hommes sont exclus, se sont exclus, se sont chassés eux-même ! »

« Entre les cases », vidéo réalisée par Paul Lecomte et Elena Winterhalter



« A l’occasion de l’exposition De la BD à la BU ! nous avons eu envie d’explorer les rapports entre images fixes et animées, réalité et monde imaginaire. « Entre les cases » est un voyage de bulle en bulle, d’univers en univers, où la BD se raconte elle-même. Un mashup, un film, une BD animée, à chacun sa réponse. Une seule certitude : entre ses cases, la BD nous offre une source d’inspiration et de créativité intarissable ! ».
Paul Lecomte et Elena Winterhalter, étudiants en Master Stratégie du Développement Culturel, spécialité Publics de la Culture et Communication de l’Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse.

Vous pouvez découvrir « Entre les cases » dans les espaces d’exposition de la bibliothèque !