BD : les séries « cultes » entrent à la BU !

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Bien installé désormais dans les collections de la Bibliothèque universitaire Maurice Agulhon, le fonds de bandes dessinées fait aujourd’hui la place à trois séries cultes qui ont marqué la jeunesse de plusieurs générations de bédéphiles : Tintin, Gaston Lagaffe et Astérix. Rappelons que nos héros totalisent à eux seuls l’âge canonique de 202 ans, la date de leur première apparition publique remontant à 1929 pour le premier, 1957 pour le deuxième et 1959 pour le troisième.

Si les aventures d’Hergé et Franquin sont aujourd’hui terminées – avec respectivement 24 et 19 albums pour les sagas complètes – le petit Gaulois imaginé par Uderzo et Goscinny continue d’effrayer les Romains sous la plume et le crayon de Jean-Yves Ferri et Didier Conrad. Le dernier album paru, Le Papyrus de César,  est bien entendu disponible à la BU (cote : BD GOS Ast-36).

L’entrée de ces trois séries incontournables de la bande dessinée « classique » dans les collections de la BU est une juste marque de reconnaissance, eu égard à leur apport à la renommée et à l’histoire du 9ème art. Elles seront bientôt rejointes par d’autres héros incontournables tels que Blake et Mortimer d’Edgar P. Jacobs, dont les aventures ont été reprises à partir du 13ème album par des auteurs de talents (Jean Van Hamme, André Juillard ou Ted Benoit).

Alors n’hésitez plus, venez sans tarder découvrir ou redécouvrir vos héros préférés à la BU Maurice Agulhon !

43ème Festival international de la bande dessinée – Angoulême 2016

VisuelAfficheOtomo2016La 43ème édition du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, qui se déroulait cette année du 28 au 31 janvier, aura décidément eu bien du mal à exister en dehors des polémiques suscitées autour de la remise des récompenses annuelles. Premier acte : suite à l’annonce de la liste des candidats en lice pour le Grand Prix, une partie de la profession crie à l’injustice en découvrant l’absence de femmes parmi les sélectionnés. Sous la pression, les organisateurs proposent alors de rajouter les noms de 6 auteur-e-s, mais celles-ci s’empressent de refuser. Le mal est fait. Acte second, moins médiatisé mais tout aussi « dramatique » pour une institution qui en ressort aujourd’hui fragilisée : une fausse remise des prix, orchestrée par l’animateur Richard Gaitet, qui a avoué a posteriori avoir cru faire de l’humour en énumérant pendant près de dix minutes les noms de vrais-faux lauréats, consternés d’apprendre dans la foulée que leur victoire n’était en réalité qu’un canular et voyant les vrais prix décernés à d’auteurs auteurs ou maisons d’édition. Douche froide et incompréhension donc pour clôturer un événement qui avait tout aussi mal commencé. Tout cela concourt à faire dire aux spécialistes du 9ème art qu’une réforme des prix est aujourd’hui nécessaire pour redonner à ce grand rendez-vous de la BD toute sa crédibilité.
Pour refermer la parenthèse et revenir à l’essentiel – l’attrait de la bande dessinée et le succès qu’elle rencontre auprès du public – gageons que vous aurez plaisir à retrouver à la BU certains des titres ou auteurs couronnés lors de cette 43ème édition : Hermann, Grand Prix 2016, à l’esthétique réaliste et puissante (Afrika, cote : BD HER) ; Cher pays de notre enfance d’Etienne Davodeau et Benoît Collombat, Prix du public Cultura (BD DAV) ; Une étoile tranquille de Pietro Scarnera, Prix Révélation, un roman graphique touchant sur Primo Levi (bientôt disponible). Alors bonne lecture !

Saison brune, le climat en péril

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En lien avec la COP21 et les débats autour du climat, la BU vous recommande la lecture de « Saison brune » de Philippe Squarzoni (BD SQU), une bande dessinée choc. « Saison brune » est le fruit d’un travail d’enquête minutieux de plus de 5 années, fait notamment d’entretiens retranscrits au fil des planches avec des experts du réchauffement climatique – scientifiques, journalistes, économistes – dont le constat sur la gravité de la situation est sans appel.
C’est en 2005 alors qu’il travaille sur « Dol », une bande dessinée consacrée au mandat présidentiel de Jacques Chirac, que Philippe Squarzoni commence à s’intéresser à la question de la protection de l’environnement. Il cherche en effet à comprendre les raisons du réchauffement climatique, et va vite constater que celui-ci recouvre des enjeux importants, notamment économiques, qui interrogent nos sociétés industrialisées lancées dans le profit et la consommation sans limites. « Nous savons que ce mode de vie est destructeur mais nous refusons d’en tirer la conclusion qui s’impose ».
Car l’heure n’est plus au constat, il y a urgence à agir. Mais serons-nous capables de sacrifier notre confort moderne pour réduire les conséquences d’un changement déjà à l’œuvre dont les effets – que l’on ne mesure pas entièrement – pourraient être dévastateurs à l’échelle de la planète d’ici 30 à 50 ans ? L’auteur montre bien à quel point il est difficile de prendre des décisions individuelles éco-responsables, alors que dans le même temps les pouvoirs publics persistent dans la voie de l’irresponsabilité. « Dans les sociétés où nous vivons, le souci de l’environnement ressemble à un chemin pavé d’écogestes insuffisants, dérisoires, et toute initiative isolée s’apparente à un sacrifice inutile ».
Servi par un dessin en noir et blanc d’une grande précision, le propos est incisif et ne manque pas d’interpeller le lecteur. Il laisse peu de place à l’enthousiasme, car les solutions, radicales, si elles sont encore possibles, se feraient nécessairement au prix d’un infléchissement total des politiques publiques au niveau international.