La 43ème édition du Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, qui se déroulait cette année du 28 au 31 janvier, aura décidément eu bien du mal à exister en dehors des polémiques suscitées autour de la remise des récompenses annuelles. Premier acte : suite à l’annonce de la liste des candidats en lice pour le Grand Prix, une partie de la profession crie à l’injustice en découvrant l’absence de femmes parmi les sélectionnés. Sous la pression, les organisateurs proposent alors de rajouter les noms de 6 auteur-e-s, mais celles-ci s’empressent de refuser. Le mal est fait. Acte second, moins médiatisé mais tout aussi « dramatique » pour une institution qui en ressort aujourd’hui fragilisée : une fausse remise des prix, orchestrée par l’animateur Richard Gaitet, qui a avoué a posteriori avoir cru faire de l’humour en énumérant pendant près de dix minutes les noms de vrais-faux lauréats, consternés d’apprendre dans la foulée que leur victoire n’était en réalité qu’un canular et voyant les vrais prix décernés à d’auteurs auteurs ou maisons d’édition. Douche froide et incompréhension donc pour clôturer un événement qui avait tout aussi mal commencé. Tout cela concourt à faire dire aux spécialistes du 9ème art qu’une réforme des prix est aujourd’hui nécessaire pour redonner à ce grand rendez-vous de la BD toute sa crédibilité.
Pour refermer la parenthèse et revenir à l’essentiel – l’attrait de la bande dessinée et le succès qu’elle rencontre auprès du public – gageons que vous aurez plaisir à retrouver à la BU certains des titres ou auteurs couronnés lors de cette 43ème édition : Hermann, Grand Prix 2016, à l’esthétique réaliste et puissante (Afrika, cote : BD HER) ; Cher pays de notre enfance d’Etienne Davodeau et Benoît Collombat, Prix du public Cultura (BD DAV) ; Une étoile tranquille de Pietro Scarnera, Prix Révélation, un roman graphique touchant sur Primo Levi (bientôt disponible). Alors bonne lecture !